Artisanat Togo

L’artisanat occupe une place très importante au Togo. Il est connu pour sa diversité et son authenticité. Sa beauté est tout à fait sensationnelle et ne cesse de séduire chaque jour un peu plus le monde entier. Avec une population estimée à 7,798 millions d’habitants, en 2017, on compte près d’un million d’artisans dans le pays. C’est un secteur à forte valeur ajoutée qui génère chaque année de nombreux emplois. L’artisanat au Togo, c’est toute une histoire : des ethnies, une culture et un art légendaire ! Et depuis 2019, l’artisanat est mis à l’honneur lors du MIATO (Marché International de l’Artisanat du Togo).

Les types d’artisanat

Au Togo, il faut dire que l’art du travail manuel s’est énormément développé au fil des années. Dans chaque région et dans chaque ethnie, l’activité est passée d’un simple moyen de subsistance pour se transformer en un véritable symbole de l’identité du pays.

La région centrale

Dans la région centrale, les produits peuvent être observés dans les nombreux marchés de la place comme ceux de Blitta, de Pagala ou d’Adjengré. Les populations sont spécialisées dans la confection des outils oratoires, des calebasses, des sacs à provisions, des gourdes … A Sokodé, dans la capitale de la région, il existe tout un centre national pour le tissage. Le pagne est très porté par les populations et encore plus le jour des célébrations et grandes fêtes traditionnelles. A Bafilo, on retrouve des tisserands 100% traditionnels. La ville de Tchamba quant à elle, est surtout spécialisée dans la fabrication de pyrogravure des gourdes et calebasses.

La région des plateaux

Ici, le sous-sol est très riche et le milieu varié. C’est une région montagneuse qui renferme de nombreuses forêts et des monts exceptionnels. L’activité artisanale est concentrée à Kloto et peut se pratiquer en groupe ou individuellement. Au fil des années, plusieurs artisans se sont installés dans la région et ont ouvert des ateliers et boutiques pour la vente de leurs produits. L’art artisanal se concentre surtout autour du travail du bois (sculpture sur bois), le batik, la céramique et le macramé. La poterie est une activité traditionnellement réservée aux femmes. Le travail du fer est également très répandu et se concentre surtout dans la ville d’Atakpamé où on retrouve de nombreux forgerons.
Dans la région, à quelques kilomètres de Kpalimé, il existe un centre artisanal où l’on peut encore acquérir les productions artisanales. C’est un lieu d’apprentissage par excellence et un centre de référence dans le domaine artisanal. Le tissage est aussi très développé. Il est surtout pratiqué par les Ewe qui ont pu développer un pagne traditionnel, typique de leur ethnie.

La région de la Kara

La Kara est une région spécialisée dans le travail du fer. Véritable symbole de la culture locale, c’est un art qui s’est répandu et transmis de génération en génération. A Nangbani et à Bandjéli, il est encore possible d’observer les ruines des hauts fourneaux qui étaient utilisées par le passé et dans l’art desquels les Bassari étaient passés maîtres. Aujourd’hui, l’activité est essentiellement traditionnelle dans la préfecture de kozah. On utilise les enclumes et les marteaux pour battre le fer.

travail du fer au Togo

La région des Savanes

La zone des savanes est une région qui regroupe de nombreux groupes ethniques parmi lesquels les Anufo, les Mossi, les Peuls, les Tchokossi et les Moba-gurma. Aussi, l’activité artisanale y est très diversifiée. Elle est dominée principalement par la vannerie, la maroquinerie et le tissage. Dans les marchés, on retrouve des objets tels que les chapeaux de paille, les cages d’oiseau, les éventails de palmes, les sacs à main, les bracelets en cuir … Il existe plusieurs coopératives qui aident au développement de l’artisanat dans la région comme le Centre d’autopromotion féminine de Dapaong (CEDEF) ou la coopérative des artisans de Logou.

On se plaira à découvrir le talent des nombreux tisserands et tisserandes de la région au centre d’autopromotion féminine de Dapaong (CEDAF) ou à la coopérative des artisans de Lotougou.

Togo-cooperative

La région Maritime

Au Togo et même en Afrique, la capitale de la mode, c’est bien Lomé ! Chaque année dans cette double capitale (nationale et régionale) de nombreux évènements ont lieu afin de promouvoir les talents togolais spécialisés dans le domaine du textile. Au cours des évènements tels que le BIMOD ou encore le FIMO, de nombreux créateurs viennent exposer leurs nouvelles créations de vêtements africains. Le pagne est mis à l’honneur et les modèles sont aussi beaux que diversifiés. La ville est véritablement un centre de référence dans le domaine du textile et les tissus togolais sont très appréciés sur la scène internationale (très connus depuis l’époque mythique des Nana Benz).
L’artisanat dans la région se décline encore dans la fabrication de bijoux, de tapis, de chaussures, de meubles, d’ustensiles de cuisine et de statuettes sacrées … Les populations sont donc spécialisées dans le tissage, la poterie, la vannerie, la sculpture du bois et la gravure. A Lomé, les objets sont exposés dans les marchés. Il existe des lieux spécialement dédiés à la vente d’objets artisanaux comme la rue des Arts située près de l’hôtel du Golfe.

Le secteur artisanal

Un cadre réglementaire bien défini

Le gouvernement togolais n’a pas cessé d’œuvrer afin de mettre en place un environnement propice au développement et à la promotion de l’artisanat dans le pays. Depuis 2011, le secteur a été doté d’une politique nationale visant à en faire un véritable pourvoyeur d’emplois et un créateur de valeur ajoutée. Par ailleurs, elle visait à équiper les artisans de bonnes capacités techniques, matérielles et financières. En 2012 et 2014 respectivement, deux codes sont entrés en vigueur pour réglementer l’activité : le code togolais de l’artisanat et le code communautaire de l’UEMOA.

Des succès qui inspirent

Nombreux sont les jeunes togolais qui sont rentrés au pays avec pour objectif de valoriser la culture togolaise à travers l’artisanat. On retrouve par exemple le centre artisanal Apoto créé en 1996 sous l’impulsion de Kokou Zougbor, le Club des métiers d’art fondé par Mablé Agbodan ou encore Perles et pagnes de Essy Kodjo qui proposent divers articles issus du batik, de la sculpture de la teinturerie, du travail du fer, de la vannerie, de la broderie, de la couture et bien d’autres encore. Ce sont de véritables success stories qui ont profondément changé la perception de l’artisanat togolais auprès des Togolais en premier et dans le monde entier. Au Togo, l’artisanat c’est toute une histoire qui vaut la peine d’être découverte !