La religion et les croyances au Togo

Avec une population estimée à environ 8.5 millions d’habitants, le Togo est le plus petit Etat en Afrique de l’Ouest. Au fil des années, la société a profondément changé sous l’incitation des mesures politiques, économiques et sociales. Les mœurs ont évolué et certaines coutumes ont été délaissées sous l’influence des religions. Au Togo, comme bien ailleurs en Afrique, la tradition a toujours occupé une place importante dans le quotidien des populations. Entre croyances ancestrales et convictions religieuses, les avis ont toujours été partagés mais il n’en demeure pas moins qu’elles sont le fondement de la société. Dans une ère plus que challengée par la mondialisation, faisons un tour au Togo pour découvrir ce qu’il en est côté spirituel !

Cadre juridique

La liberté religieuse est garantie par la constitution togolaise. Tous les hommes sont égaux devant la loi et chacun est libre d’embrasser la religion qui lui convient. Il est toutefois interdit la constitution de parti politique basé sur la religion. Comme dans la plupart des pays en Afrique de l’Ouest, le Nord du pays est en majorité musulman alors que le Sud est surtout chrétien. Les religions officielles sont le catholicisme, l’islam et le protestantisme ; quoiqu’une grande partie de la population soit animiste. Il n’existe pas de religion d’Etat.
D’une manière générale, les célébrations peuvent se dérouler sans contrainte sauf pour celles qui pourraient constituer une nuisance ou générer des perturbations. Dans ce cas, des autorisations doivent être demandées auprès de la Direction des affaires religieuses. Le système académique public ne dispense pas d’instruction religieuse formelle. Cependant, il existe de nombreux établissements scolaires catholiques, protestants ou musulmans.

Les religions monothéistes : le catholicisme, l’islam, le protestantisme

Avec la colonisation, les religions monothéistes se sont largement diffusées au Togo. Beaucoup se sont convertis au catholicisme, à l’islam ou au protestantisme ce qui a contribué à faire baisser quelque peu le poids des traditions. Aujourd’hui, on compte environ 45% de la population qui croit au Christianisme. L’Eglise catholique est la plus répandue. On retrouve également la Sainte Eglise Internationale du christ et l’Eglise évangélique presbytérienne. Environ 15% de la population pratique la religion musulmane qui fut introduite au Togo et dans toute l’Afrique de l’Ouest par le Sahara. Il faut noter que le Togo est membre de l’Organisation de la coopération islamique.
Toutes ces religions sont reconnues et respectées par l’Etat togolais. Tous les jours de célébrations religieuses sont déclarés fériés ; qu’il s’agisse de la fête de fin du Ramadan (Aïd el – Fitr) ou de la fête de Noel. Il existe également des fêtes locales, non fériées au niveau national mais seulement dans les régions. C’est par exemple le cas de la fête traditionnelle des Tem Assoli, (la Kamaka) qui est célébrée au cours du mois de Janvier, de la fête religieuse des jeunes filles de l’Oti (Kurubi) en Avril ou de la fête religieuse des Kabyè de la Kozah (Habye) en Décembre. Il existe encore beaucoup d’autres journées de célébration religieuse ou culturelle dans les localités qui sont déclarées jours chômés.

Les religions traditionnelles : l’animisme

Près de 30% de la population au Togo est animiste. Issu du mot latin « animus », l’animisme désigne la croyance aux esprits, aux forces de la nature (éléments naturels) et aux objets. Les adeptes croient que les êtres vivants sont dotés d’une force vitale qui est leur souffle de vie. Une fois mort, ces âmes ou ces esprits peuvent interagir avec le monde des vivants positivement ou négativement. Les animistes croient en la réincarnation des esprits dans les animaux et les objets et même dans les nouveaux-nés. En Afrique de l’Ouest, les esprits ancestraux sont parfois nommés comme les serpents (sérère o fangool), un animal sauvage (wolof rab), un autel (mandinka jala, maninka boli ou diola becin) …
L’animisme peut se manifester de plusieurs manières. On retrouve en particulier le chamanisme qui est une pratique religieuse dans laquelle les uns se tournent vers un « chamane » c’est-à-dire une personne qui se charge d’établir une communication entre le monde des morts et celui des vivants. Il permet aux hommes d’échanger soient avec des proches défunts ou avec des esprits d’animaux décédés. Le vaudou est une autre manifestation très populaire de l’animisme qui se manifeste par des pratiques occultes et exercices de sorcellerie et de magie. Il est très pratiqué dans le Sud du Togo avec des cultes basés sur l’adoration des esprits Légba, Hébiesso, Dan et Egou. Il existe aussi le totémisme qui est une pratique très répandue en Afrique de l’Ouest, basée sur l’adoration d’un animal (le totem). Chaque clan familial a son animal totem et sa consommation est interdite par les membres du clan.
Le plus souvent mêlées aux traditions, les pratiques animistes sont très présentes dans le quotidien des foyers en Afrique noire. Par exemple, en prenant un verre avec un local, vous verrez qu’il ne termine jamais son verre. Par croyance, quelques gouttes de boisson ou une petite quantité de nourriture doivent toujours être laissées en fin de repas pour les ancêtres. Au Togo, presque tous les groupes ethniques croient en l’existence d’un Etre supérieur et de divinités intermédiaires qui feraient le pont avec les hommes. Dans certaines habitations, vous retrouverez des autels conçus pour faire des sacrifices à ces divinités. Il existe encore des lieux mystiques qui sont ouverts au public dans certaines localités comme le marché aux féticheurs à Lomé ou celui à Togoville sur la rive Nord du Lac Togo. Pour les plus courageux, un accompagnateur sera là pour vous faire une visite guidée des lieux.
La société togolaise s’est énormément transformée au fil des années. Il y a quelques années, plus de la moitié de la population était animiste et les pratiques occultes étaient très répandues. Aujourd’hui, le catholicisme a pris de plus en plus d’ampleur de même que l’islam et le protestantisme. Néanmoins, cela reste une part très importante de la culture togolaise qu’il ne faut surtout pas négliger quand on veut se rendre dans le pays.