l'Epe Ekpe-Togo

Parmi toutes les cérémonies traditionnelles au Togo, l’Epe Ekpe est sans doute celle qui a le plus de connotations spirituelles et fait le plus de polémique. C’est l’une des plus importantes célébrations en Afrique de l’Ouest. Originaire du Ghana, elle fut instituée dans le pays à travers les Gês qui ont migré et se sont installés dans la région des lacs en 1663. L’Epe-Ekpe est une fête traditionnelle vieille de plus de 350 ans qui est célébrée chaque année dans toute l’Afrique de l’Ouest et au Togo dans la localité de Glidji.

Les préparatifs de la fête

Bien que la cérémonie de l’Epé-Ekpe ait lieu au cours du mois de Septembre, les préparatifs commencent eux dès le mois de Juillet. Aussitôt qu’on aperçoit la nouvelle lune pour la première fois durant le mois, les prêtres de Sakuma, de Kole et de Lapkap appelés “Wulomo” se réunissent à huis clos à Glidji kpodji autour d’une cérémonie appelée “Nma dumo”. Après ça, ils observent avec tous les autres membres du clan de Sakuma une abstinence de tamtam et de funérailles ; et deux à trois semaines plus tard, c’est tout le pays Gês qui entre en abstinence.

Le déroulement de la cérémonie

La Motata ou Kpéssosso

Les festivités commencent par la cérémonie “Motata ou kpéssosso” qui signifie préparation ou réparation des routes. Elle signifie encore la prise de la Pierre Sacrée à Glidji Kpodji ou la consultation des oracles. C’est une cérémonie qui commence le Jeudi dans l’après-midi et dure quatre jours. Les Gês se rendent en groupe aux temples des dieux et sollicitent les divinités pour connaître comment sera l’année à venir. Les consultations déterminent la couleur de la pierre qui servira à la célébration. Par la suite, des tam tams sont joués et on danse pour la première fois depuis la prohibition en Juillet.

La Nuali Yoyo ou l’appel des morts

Le vendredi a lieu la cérémonie de l’appel des morts ou la Nuali Yoyo. Auparavant, on entendait dès 9 h du matin, un tam tam retentir comme un cri de guerre à travers toute la ville et les populations descendaient dans les rues pour acclamer à travers des cris, des chants et des danses. Aujourd’hui, les populations se retrouvent autour d’une messe dans la matinée. Dans l’après-midi, ils se rassemblent à la place publique où ils iront silencieusement déposer des bougies sur les tombeaux de leurs défunts.

La Nuhele

Elle a lieu le samedi et signifie l’émiettement des aliments. Durant la célébration, on égorge en honneur des morts toutes sortes d’animaux (boucs, moutons, poulets, boeufs …). Les étrangers sont conviés au repas et peuvent manger gratuitement. C’est aussi le jour de la réconciliation des membres et des familles en différend.

La Nlowoanagbe

C’est le jour des souhaits et des voeux du nouvel an indigène. Elle a lieu le Dimanche qui suit.

L’Amlokuvigbe

C’est le lundi d’Eke Ekpe. Durant la journée, les populations continuent de s’adresser les voeux de nouvel an.

Le Vodudohogbe ou Sidugbe

Le mardi marque la fin de la cérémonie de l’Epe Ekpe qui se termine avec des danses sur la place publique au quartier Ela à Aneho, à Glidji Kpodji. Les jours suivants, quelques danses ont encore lieu dans la ville.