filière industrielle au Togo.

Le PIB (Produit Intérieur Brut) au Togo est la résultante de l’ensemble des activités issues des trois secteurs économiques. Le milieu naturel est très riche et diversifié ce qui est favorable à la réalisation et au développement de plusieurs activités. Parmi celles-ci, le secteur secondaire occupe la troisième place avec une contribution estimée à 15.6% du PIB en 2018. Quoique l’industrie soit encore peu développée dans le pays, elle dispose d’un réel potentiel économique. Aussi, faisons un tour dans ce secteur chargé de ressources et de potentialités.

Présentation générale

Le secteur secondaire est le secteur de la transformation des matières premières issues du secteur primaire. Elle regroupe l’ensemble des activités dont la finalité consiste en la transformation des produits issus de l’agriculture, des forêts, des mines, des gisements … Ainsi, plus le milieu naturel sera riche et les activités du secteur primaire foisonnantes, plus le secteur disposera de ressources. D’autre part, la présence de capitaux est indispensable pour financer les constructions et la recherche de nouveaux produits ou de nouveaux procédés de fabrication. Une main d’oeuvre qualifiée doit aussi être formée pour l’utilisation adéquate des machines et l’application des techniques de production.
Au Togo, le milieu naturel est riche en ressources naturelles et minières. La végétation est marquée par des montagnes, des plateaux, des plaines et des vallées. Plusieurs fleuves et cours d’eau traversent le pays qui est par ailleurs bordé au Sud par le golfe de Guinée. Le climat est de type tropical et par conséquent favorable à la production de nombreuses espèces végétales. Avec 56 785 km2 de superficie, la surface cultivable est estimée à 60% du territoire national, soit 3.4 millions d’hectares. A ce jour, uniquement 25% de la superficie totale est cultivée ce qui représente un potentiel énorme pour l’agriculture et de ce fait pour le secteur secondaire.

L’industrie togolaise

Le secteur secondaire au Togo est essentiellement basé sur l’extraction, l’industrie agroalimentaire et l’industrie du bâtiment et travaux publics.

L’extraction du phosphate

L'extraction du phosphate-Togo

L’extraction de phosphate est la plus répandue dans le pays et représente 58% des recettes du secteur extractif. Démarrée en 1960, l’industrie a atteint son plus haut niveau dans les années 1990 avant de chuter suite à une mauvaise gestion publique. En 2010, plus de 305 millions d’euros ont été investis par l’Etat pour relancer l’activité. A la fin de l’année, la production s’élevait à 1.1 million de tonnes. L’activité est totalement réglementée et gérée par administration publique via la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT). Créée en 2007, elle remplaça l’International Fertilizers Group (IFG- Togo).

Le ciment

Le Togo produit également du calcaire qu’il transforme en clinker pour élaborer le ciment. En 2015, une nouvelle usine de production de clinker avait été inaugurée pour porter la production nationale à 1,5 million de tonnes. Le pays est totalement indépendant en ce qui concerne cette production. Parmi les autres usines extractives, on retrouve aussi la production de diamants et d’or, mais en faible quantité. Elle est principalement artisanale et pas très développée dans le pays. Depuis 2016, le pays a obtenu le statut de pays conformes en termes de transparence dans l’industrie extractive.

L’industrie agroalimentaire

industrie agroalimentaire-Togo

L’industrie agroalimentaire se compose principalement de la transformation du café, du cacao et du coton. La majorité des usines de transformation du cacao sont présentes à Kpalimé, dans la région des plateaux où la première usine fut créée en 2013. Il existe très peu d’industries de transformation de produits issus du secteur primaire malgré l’existence d’une grande diversité de produits agricoles. Ceux qui existent sont majoritairement des initiatives privées de petite taille. On retrouve néanmoins quelques grands acteurs tels que Fan milk et La Nouvelle Industrie des Oléagineux du Togo (NIOTO).

L’exploitation des minerais

Le parc industriel togolais comprend également des industries spécialisées dans l’exploitation des gisements de fer et du marbre. A 450 km de Lomé, dans la localité de Bandjeli, il existe un gisement de fer estimé à plus de 500 millions de tonnes dont l’exploitation a été confiée à la compagnie indienne MM Mining AS. L’exploitation du gisement de marbre de Pagala a quant à elle été confiée à la société des Pierres Ornementales et de Marbre (POMAR SA). L’exploitation pétrolière se retrouve en zone côtière et son exploitation est à la charge d’entreprises étrangères. L’industrie du plastique est aussi très présente dans le pays avec la production des emballages, des bouchons et autres capsules. En 2015, elle représentait 10% des exportations nationales. Parmi les autres produits d’exportation, on retrouve également le phosphate, le clinker et le ciment.

La Zone Franche Industrielle et le Port Autonome de Lomé

Depuis 1980, le Togo possède une zone franche afin d’attirer les investissements étrangers. Elles offrent des conditions fiscales avantageuses aux investisseurs telles que l’exonération de TVA pendant les dix premières années, un taux d’imposition préférentiel, des réductions des taxes professionnelles, foncières et sur les salaires pendant 5 à 20 ans, l’exonération de taxes sur toute opération d’importation ou d’exportation et la possibilité de transférer librement les capitaux à l’étranger. Avec le temps, de nombreuses entreprises étrangères se sont installées à travers des industries de fabrication de mèches synthétiques et autres produits cosmétiques, des industries pharmaceutiques, de production d’huile végétale, d’engrais, de transport routier, de transformation de bois précieux … Elles sont principalement situées aux alentours de l’aéroport et de la zone portuaire de Lomé. D’autres encore sont installées dans le parc industriel de la Kara. Créé depuis 1967, le Port Autonome de Lomé (PAL) est le principal canal d’échange du pays avec l’extérieur. C’est le premier port à conteneur dans toute l’Afrique de l’Ouest. Il génère un trafic important et est une source importante d’entrée de devises au Togo. Fin d’année 2019, son trafic conteneur avait franchi la barre des 1,5 million d’EVP.

Grâce à ses ressources agricoles et agropastorales, ses ressources minières et énergétiques, sa Zone franche Industrielle et le port autonome de Lomé, le Togo dispose de réelles potentialités pour développer son secteur industriel. Ajoutées à cela les politiques mises en place par l’Etat afin de promouvoir le développement du secteur, depuis des années, l’environnement économique du pays n’a pas cessé de changer et ce n’est pas près de s’arrêter.